Une évolution lente mais réelle
Depuis plusieurs années, la République Démocratique du Congo (RDC) a fait du numérique une priorité nationale. Cette vision est portée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui insiste régulièrement, lors des Conseils des ministres, sur l’importance de moderniser l’État grâce aux technologies.

En 2019, le gouvernement congolais a adopté le Plan National du Numérique – Horizon 2025, une feuille de route stratégique conçue pour faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. Ce plan repose sur quatre grands axes :
- les infrastructures,
- les contenus et applications,
- les usages,
- et la gouvernance.
Pour mettre ce plan en œuvre, le Ministère du Numérique, dirigé par le ministre Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, a été créé en 2021. Il travaille avec d’autres ministères clés comme ceux de la Communication et Médias, de la Justice, de l’Éducation, des Finances et de la Fonction publique.

Les avantages du numérique dans l’administration
Le numérique permet d’améliorer la qualité des services publics, de gagner du temps, de lutter contre la corruption, et de rendre les services accessibles à distance, même dans les zones rurales.
Quelques avantages majeurs :
- Réduction des files d’attente et des déplacements,
- Démarches administratives simplifiées,
- Paiement électronique des taxes,
- Transparence dans la gestion des fonds publics.
Selon la Banque mondiale, une meilleure couverture numérique peut créer des emplois, augmenter le PIB et renforcer l’efficacité de l’État.
Des partenaires engagés
La RDC peut compter sur plusieurs partenaires techniques et financiers pour appuyer sa transformation numérique, comme :
- La Banque mondiale,
- L’Union européenne,
- Le PNUD,
- ainsi que des entreprises privées du secteur technologique.

Depuis 2016, des partenaires comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) soutiennent activement la numérisation des services publics. Dans le secteur de la justice, plusieurs systèmes informatisés comme SIGAJ, SIGM et SIGE ont été installés dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi, Goma et dans le Grand Kasaï, améliorant la transparence et la gestion des dossiers.
Les défis à relever
Malgré ces efforts, plusieurs difficultés persistent :
- Faible accès à Internet et à l’électricité dans plusieurs régions,
- Manque de formation des agents publics,
- Équipements obsolètes ou inexistants dans les administrations,
- Coût élevé des services numériques,
- Sécurité des données insuffisante,
- Résistance au changement de certains fonctionnaires.
Des réformes nécessaires
Pour réussir la transformation numérique, la RDC doit :
- Renforcer les capacités des agents publics,
- Déployer les infrastructures numériques sur tout le territoire,
- Élaborer un cadre juridique clair pour la protection des données,
- Encourager les start-ups et innovations locales,
- Assurer un financement stable pour les projets numériques.
Le Président Félix Tshisekedi, dans ses orientations au gouvernement, a rappelé que la fracture numérique est un frein majeur au développement du pays. Il a donc demandé un accélérateur fort de la transition numérique, en s’appuyant sur le Plan National du Numérique et les engagements pris dans le programme du Gouvernement.
Conclusion
Le numérique est une opportunité majeure pour moderniser l’État congolais. Malgré les nombreux défis, les progrès réalisés montrent qu’un changement est possible. En soutenant les bonnes initiatives, en impliquant les ministères concernés et en collaborant avec les partenaires, la RDC peut faire du numérique un véritable levier de développement au service de tous.